EXTRAIT : L’Union européenne envisage de restreindre l’usage de la fibre de carbone dans l’industrie automobile d’ici 2029.
Fibre de carbone : vers une interdiction en Europe ?
Publié par aplusglass.com – Mise en ligne le 19/04/2025
Légère, résistante et performante, la fibre de carbone est devenue un matériau stratégique dans des secteurs clés comme l’aéronautique, l’énergie éolienne, les sports mécaniques, et surtout l’automobile. Très prisée pour alléger les véhicules électriques et améliorer leur autonomie, elle est aujourd’hui dans le viseur des institutions européennes.
L’Union européenne étudie actuellement une proposition de révision de la directive sur les véhicules hors d’usage (VHU). Celle-ci pourrait classer la fibre de carbone parmi les matériaux dangereux, aux côtés de substances déjà restreintes comme le plomb ou le mercure. En cas d’adoption, cette mesure entrerait en vigueur en 2029, contraignant les constructeurs à réduire leur utilisation de ce matériau dans les nouveaux modèles.
Un enjeu majeur pour l’automobile et la mobilité électrique
La montée en puissance des véhicules électriques a renforcé la demande en matériaux légers, capables de compenser le poids des batteries sans nuire aux performances. La fibre de carbone s’est rapidement imposée comme un allié de choix : plus légère que l’aluminium et plus résistante que l’acier, elle est utilisée par des marques comme Tesla, BMW, McLaren, Hyundai ou encore Lucid.
Aujourd’hui, l’industrie automobile représente près de 20 % de la consommation mondiale de fibre de carbone. Et cette part pourrait encore augmenter, au rythme de l’électrification du parc automobile. Difficile d’imaginer une restriction sans bouleverser toute une chaîne de production.
Pourquoi une réglementation européenne sur la fibre de carbone ?
Le cœur du problème ne réside pas dans l’usage de la fibre de carbone, mais dans sa fin de vie. Lorsqu’un véhicule est démantelé, les composants en fibre de carbone peuvent libérer des particules microscopiques dans l’air, potentiellement dangereuses pour la peau, les yeux ou les voies respiratoires. Autre danger : les fibres peuvent provoquer des courts-circuits dans les centres de recyclage, si elles ne sont pas traitées correctement.
Bien que des solutions de recyclage existent déjà, elles sont encore peu répandues et coûteuses. L’UE pourrait ainsi imposer une réglementation préventive, en l’absence d’un système de traitement généralisé.
Un séisme pour les constructeurs et les marchés
L’annonce a provoqué des remous immédiats en Asie : les actions de Teijin, Toray Industries et Mitsubishi Chemical – qui dominent plus de la moitié du marché mondial de la fibre de carbone – ont chuté suite à la publication du projet européen. L’Europe étant un marché stratégique, ces groupes craignent une baisse de la demande.
Toray, par exemple, réalise une part importante de son activité dans le secteur automobile, dont près de la moitié avec des clients européens. En parallèle, l’Europe dépend encore largement des importations asiatiques pour son approvisionnement en fibre de carbone, ce qui rend toute décision réglementaire particulièrement sensible sur le plan économique et géopolitique.
Un casse-tête pour les supercars et les véhicules haut de gamme
Les marques de luxe comme McLaren, Porsche, Audi ou Mercedes-Benz utilisent massivement la fibre de carbone dans la conception des châssis ou des éléments structurels de leurs véhicules. Une interdiction remettrait en cause leurs choix technologiques et esthétiques, notamment sur les gammes électriques haut de gamme où la réduction de poids est cruciale.
Du côté des généralistes comme Hyundai ou Tesla, l’enjeu est tout aussi critique : comment trouver des alternatives légères et peu coûteuses, sans nuire à l’autonomie ni faire grimper les prix ?
Une décision qui pourrait bouleverser l’industrie
Le marché mondial de la fibre de carbone a atteint 5,5 milliards de dollars en 2024 et devrait tripler d’ici 2035. Avec une croissance annuelle estimée à 11 %, son rôle dans l’industrie ne fait que s’amplifier.
Une interdiction européenne, même partielle, pourrait forcer les constructeurs à réviser leurs plans industriels, à repenser les plateformes modulaires ou à reporter certains investissements liés à l’électrification. Car dans l’automobile, les choix technologiques se font plusieurs années à l’avance.
Conclusion : entre innovation et précaution
La fibre de carbone est à la croisée des chemins : symbole d’innovation pour la mobilité durable, mais aussi source potentielle de pollution en fin de vie. L’Union européenne devra trancher entre exigences environnementales et réalité industrielle, dans un contexte de transition énergétique tendu.
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