Publié par aplusglass.com – Mise en ligne le 12/11/2018

Les freins à disque d’une voiture moderne émettent quatre fois plus de particules fines que le moteur. Il existe des technologies permettant de réduire sensiblement ces chiffres..

Les nouvelles réglementations antipollution ont mis en évidence que les moteurs thermiques, et en particulier les moteurs diesel, sont responsables de l’émission de particules ultrafines nocives pour la santé. Et jusqu’à présent, les solutions proposées consistaient à appliquer des filtres à particules dans les tuyaux d’échappement (d’abord dans les voitures diesel, puis dans l’essence), ainsi que de limiter l’accès des véhicules les plus polluants dans les grandes villes. À moyen terme, l’électrification progressive des véhicules mettrait fin au problème en atteignant zéro émission dans les transports. Ou du moins, c’est la théorie.

Les freins sont à l’origine de 20 % des émissions

Cependant, dans le cas de particules fines qui polluent l’air que nous respirons, le problème est loin d’être résolu. Ces particules, d’un diamètre inférieur à 10 µm et similaire à celui d’un virus, ne sont pas générées par la combustion d’énergies fossiles. Elles sont également libérés par le frottement des pneus avec l’asphalte et celui produit dans les systèmes de freinage. En effet, des mesures récentes ont permis de détecter des taux très élevés de ces polluants dans les tunnels du métro parisien, où l’énergie utilisée est exclusivement électrique.

Comme indiqué par l’Agence fédérale allemande pour l’environnement, les freins à disque d’une voiture moderne conforme aux dernières normes Euro 6 émettent quatre fois plus de particules fines que le moteur (20 mg/km contre 5 mg/km). La société Bosch a estimé que les particules émises par les moteurs à combustion totalisaient 6,82 kilotonnes par an, ce qui est presque équivalent à celles dues au tabac (6,11 kilotonnes), tandis que celles imputables à l’abrasion des systèmes de freinage et les pneus sont de 21,61 kilotonnes. Et le phénomène s’aggrave paradoxalement dans les voitures électriques, car sa masse supérieure (due à de lourdes batteries) et son accélération provoquent plus de frottements.

Les particules ultrafines libérées par le frottement des plaquettes et des disques de frein sont potentiellement dangereuses pour la santé, car leur taille microscopique pénètre dans les poumons et peut se fixer aux tissus, ce qui est particulièrement nocif pour certains composants comme les métaux lourds tels que le cuivre ou le plomb. Déjà en 2012, une étude réalisée par Airparif, l’agence de la qualité de l’air de la région parisienne, montrait que 41 % des particules fines en suspension dues au trafic routier provenaient de l’abrasion des pneus, du revêtement en asphalte et des freins.

La solution pour éliminer complètement ces contaminants solides ne semble pas facile, bien que des propositions technologiques avancées soient déjà expérimentées dans leur phase finale.

En ne pouvant pas éviter les émissions à la source, la société de technologie Tallano a développé un système d’étrier de frein qui récupère 82 % des particules et les empêche de se disperser dans l’atmosphère. La turbine est conçue pour fonctionner pendant toute la durée de vie du véhicule et aspire les particules qui sont stockées dans un filtre qui est remplacé en même temps que les plaquettes de frein. Les derniers tests de développement sont en cours d’achèvement sur une Renault Zoe dans les rues de Paris.